Page:Bogaerts - Pensées et maximes.djvu/91

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de nous, dites-moi, doit trouver de l’amertume à prononcer cette parole ?

Ce ne sera pas celui que, pendant plus d’un demi-siècle la prospérité aura couronné chaque jour de fraîches fleurs, et qui, pour boire à longs traits dans la coupe du plaisir, n’avait qu’à se donner la peine de dire : viens à moi !

Ce ne sera pas celui dont l’existence souffrante n’a pu jouir des largesses que l’opulence jetait au-devant de ses pas.

Ce ne sera pas celui qui, repoussé par elle, aura traîné dans la misère de longs jours de fatigues et de faim, de longues nuits de froid et de larmes.

Ce ne sera pas celui qui a dit au plaisir : Tu