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Page:Bohaire-Dutheil-Jesus-Christ ou La veritable religion-1792.djvu/14

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D'un mortel vertueux ornera votre Temple. [70]

Caïphe

Quoi ! Vous Pilate ! Aussi, vous, notre Gouverneur !

L'envoyé des Romains ! Pour un tel imposteur

Vous prêtez votre organe ? Et de votre Patrie

Trahissant tous les Dieux, vous voulez un Messie ?

Pilate

Je ne vous trahis point, je défends les vertus ; [75]

Je vous vois à regret calomnier Jésus ;

Mais dans un autre instant vous parlant sans mystère

Je vous dirai ce que je blâme ou considère;

Nous pourrons raisonner de la religion,

Qui nous convient à nous à votre Nation. [80]

J'aperçois Madeleine; elle gémit, soupire,

Hélas ! Dans ses remords chacun ici l'admire?

Ne l'interrompons point, laissons son coeur en paix ;

Puisses-t-il être heureux au gré de ses souhaits !


Scène II

Madeleine

Ô grand Dieu ! Madeleine à tes pieds prosternée, [85]

Implore ta clémence ! Elle-même étonnée

De l'état déplorable où ses affreux excès

Ont plongé sa jeunesse ; et craignant les progrès

De sa faiblesse extrême, elle fond dans ses larmes,

Et ne voit plus la fin de ses sujets d'alarmes. [90]

En vain la pénitence , en vain l'austérité

Lui présentent l'espoir d'exciter ta bonté:

Grand Dieu ! Si tu ne vois mon repentir sincère.

Madeleine périt de douleur et misère !

Ô Jésus! Ô mon Maître! Ô vertueux Pasteur ! [95]