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Page:Bohaire-Dutheil-Jesus-Christ ou La veritable religion-1792.djvu/56

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SCÈNE V. Les Précédents, Un Prêtre.

LE PRÊTRE, à Caïphe

Seigneur tout est perdu, tout paraît renverser

Nos voeux et nos projets ; le Peuple avec surprise

Voit la sinistre fin d'une telle entreprise, [1050]

Ah ! Vous l'appercevez, on veut nous condamner (

Et le Ciel contre nous vient de se déclarer.

Des Bourgeois éperdus s'arment l'un contre l'autre,

Aucun malheur ici, non, n'égale le nôtre.

N'entends-t-on pas des cris ? Voyez nos Citoyens [1055]

Ah ! De leur propre sang ils vont tendre leurs mains.

Citoyens et Soldats se combattant avec confusion et paraissants s'entretuer.

N'en doutons pas, Jésus était le vrai Prophète,

Qui du Ciel annonçait le divin interprête ;

Mais Pierre consterné s'avance vers ces lieux.


Scène VI

. Les Précédents, Pierre

Pilate

Ah ! L'âme de Jésus retourne vers les Cieux, [1060]

Le crime est consommé ; la mort la plus hideuse

Vient de nous enlever cette âme vertueuse;

Un Soldat en furie a lancé vers son coeur

Le dernier coup, hélas ! De toute leur fureur.

Jusqu'au dernier moment assouvissant leur rage, [1065]

Pour étancher sa soif du vinaigre en breuvage,

Ils ont avec l'éponge offert à leur Sauveur.

Le Ciel vient de venger un aussi grand malheur,

Et la nature enfin a su faire connaître

Qu'en immolant Jésus, on immolait son Maître. [1070]