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Page:Bohaire-Dutheil-Jesus-Christ ou La veritable religion-1792.djvu/62

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Où le mortel finit, tel qu'il est, tel qu'il fût ;

Et tout être ici bas qui prétend le contraire,

Est un vil imposteur traçant une chimère.

Un Prêtre.

Soyez bien assurés et retenez au moins

Que de semblable fable, on n'aura pour témoins [1200]

Que gens intéressés à faire croire la chose

Pour en exagérer et l'effet et la cause.

Prévenons ce malheur, notre Religion

Doit nous faire nier la résurrection

D'un Criminel proscrit, et qui n'eût dans sa vie [1205]

Rien de si surprenant, sinon l'hypocrisie.

C'est peu d'avoir du maître étouffé les forfaits,

Il faut que de sa secte on détruise à jamais

Les Disciples séduits ; dissipons leurs cohortes.

Éloignons-les, il faut les chasser de nos portes : [1210]

Craignons l'hypocrisie et leur air suborneur,

Il n'en est pas un seul qui ne soit imposteur ;

Ils veulent tout changer, et je sais que les traîtres

De notre culte ici disent être les maîtres :

Allons donc leur apprendre, en les massacrant tous, [1215]

Qu'ils méritent les traits du plus juste courroux.

On entend les gemissemens d'une femme.


Scène IV

MADELEINE, seule.

Madeleine, ô mon Dieu ! pleurant en ton absence !

Ne cesse d'invoquer ta divine présence !

Telle est de son amour le zèle et la ferveur,

Qu'elle ne vivrait point sans son Dieu, son Sauveur. [1220]

Qui formerait ses voeux ? De tout abandonnée,

Eh ! Que ne suis-je, hélas ! À la mort condamnée ?