Page:Boileau - Œuvres poétiques, édition 1872.djvu/245

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Jamais de la nature il ne faut s’écarter.
Contemplez de quel air un père[1] dans Térence,
Vient d’un fils amoureux gourmander l’imprudence ;
De quel air cet amant écoute ses leçons,
Et court chez sa maîtresse oublier ces chansons.
Ce n’est pas un portrait, une image semblable ;
C’est un amant, un fils, un père véritable.
C’J’aime sur le théâtre un agréable auteur
Qui, sans se diffamer aux yeux du spectateur,
Plaît par la raison seule, et jamais ne la choque.
Mais pour un faux plaisant, à grossière équivoque[2],
Qui pour me divertir n’a que la saleté,
Qu’il s’en aille, s’il veut, sur des tréteaux monté,
Amusant le Pont-Neuf de ses sornettes fades,
Aux laquais assemblés jouer ses mascarades.

  1. Boileau désigne ici le Simon de l'Andrienne et le Démée des Adelphes, comédies de Térence.
  2. Boileau fait ici allusion aux pièces de Montfleuri et de Poisson, auteurs qui se complaisaient dans l’équivoque grossière.