Page:Boileau - Œuvres poétiques, édition 1872.djvu/359

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AVIS AU LECTEUR[1].

Il seroit inutile maintenant de nier que le poëme suivant a été composé à l’occasion d’un différend assez léger, qui s’émut dans une des plus célèbres églises de Paris, entre le trésorier et le chantre ; mais c’est tout ce qu’il y a de vrai. Le reste, depuis le commencement jusqu’à la fin, est une pure fiction ; et tous les personnages y sont non-seulement inventés, mais j’ai eu soin même de les faire d’un caractère directement opposé au caractère de ceux qui desservent cette église, dont la plupart, et principalement les chanoines, sont tous gens, non-seulement d’une fort grande probité, mais de beaucoup d’esprit, et entre lesquels il y en a tel à qui je demanderois aussi volontiers son sentiment sur mes ouvrages, qu’à beaucoup de messieurs de l’Académie. Il ne faut donc pas s’étonner si personne n’a été offensé de l’impression de ce poème, puisqu’il n’y a en effet personne qui y

  1. Cet avis terminait la préface générale que Boileau avait mise à la tête de ses œuvres, dans l’édition de 1683 : il le plaça en 1701 à la tête du Lutrin.