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CHANT I

1672.

QuJe chante les combats, et ce prélat terrible
Qui, par ses longs travaux et sa force invincible.
Dans une illustre église[1] exerçant son grand cœur,
Fit placer à la fin un lutrin dans le chœur.
C’est en vain que le chantre, abusant d’un faux titre,
Deux fois l’en fit ôter par les mains du chapitre :
Ce prélat, sur le banc de son rival altier
Deux fois le reportant, l’en couvrit tout entier.
DeMuse, redis-moi donc quelle ardeur de vengeance
De ces hommes sacrés rompit l’intelligence,
Et troubla si longtemps deux célèbres rivaux :
Tant de fiel entre-t-il dans l’âme des dévots !
taEt toi, fameux héros[2], dont la sage entremise

  1. L’édition in-4o de 1674 porte : Dans Pourges autrefois. On avait imprimé Bourges ; mais Boileau fit gratter dans tous les exemplaires la boucle inférieure du B. On aperçoit encore dans ces exemplaires les traces de cette opération faite avec la pointe du canif. Quelques-unes des éditions suivantes n’offrent ici que l’initiale P : Dans P… autrefois. Celle de 1683 porte la leçon qui est restée : Dans une illustre église.
  2. M. le premier président de Lamoignon.