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CASSAIGNE.

Le....

CHAPELAIN.

Ne réplique point, je connois ton fatras :
Combats sur ma parole, et tu l’emporteras.
Donnant pour des cheveux ma Pucelle en échange,
J’en vais chercher ; barbouille, écris, rime, et nous venge.


Scène IV.



CASSAIGNE, seul.

Percé jusques au fond du cœur
D’une insulte imprévue aussi bien que mortelle,
Misérable vengeur d’une sotte querelle,
D’un avare écrivain chétif imitateur,
Je demeure stérile, et ma veine abattue
Inutilement sue.
Si près de voir couronner mon ardeur,
O la peine cruelle !
En cet affront La Serre est le tondeur,
Et le tondu, père de la Pucelle.
Que je sens de rudes combats !
Comme ma pension, mon honneur me tourmente.
Il faut faire un poëme, ou bien perdre une rente :
L’un échauffe mon cœur, l’autre retient mon bras.
Réduit au triste choix ou de trahir mon maître,
Ou d’aller à Bicètre,
Des deux côtés mon mal est infini
O la peine cruelle !