Souvent par tes écrits se découvrit aux miens ;
Et te voyant encor tout frais sorti de classe,
Je disois : Chapelain lui laissera sa place,
Je sais ta pension, et suis ravi de voir
Que ces bons mouvemens excitent son devoir ;
Qu’ils te font sans raison mettre rime sur rime,
Etayer d’un pédant l’agonisante estime ;
Et que, voulant pour singe un écolier parfait.
Il ne se trompoit point au choix qu’il avoit fait.
Mais je sens que pour toi ma pitié s’intéresse ;
J’admire ton audace, et je plains ta jeunesse.
Ne cherche point à faire un coup d’essai fatal ;
Dispense un vieux routier d’un combat inégal.
Trop peu de gain pour moi suivroit cette victoire :
A moins d’un gros volume, on compose sans gloire ;
Et j’aurois le regret de voir que tout Paris
Te croiroit accablé du poids de mes écrits.
D’une indigne pitié ton orgueil s’accompagne ;
Qui pèle Chapelain craint de tondre Cassaigne.
Retire-toi d’ici.
Hâtons-nous de rimer.
Es-tu si prêt d’écrire ?
Es-tu las d’imprimer ?
Viens, tu fais ton devoir. L’écolier est un traître,
Qui souffre sans cheveux la tête de son maître.