Page:Bois - L'Île d'Orléans, 1895.djvu/108

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il y en avait une autre en pierres. On n’avait pas encore mis en usage le système des bouées. Pour tromper l’ennemi, on abattit le bois de l’île et on fit disparaître toutes les autres amarques.

Malgré ces précautions, la flotte anglaise arriva sans encombre à l’île d’Orléans. On a su depuis qu’un navigateur français, Mathias Denis (de Vitré),[1] qui avait longtemps vécu en Canada, avait consenti, moyennant de grandes promesses, à conduire, jusqu’à Québec, les vaisseaux ennemis, et que quelques pilotes du bas du fleuve, qu’on avait attirés en hissant le pavillon français, avaient été détenus à bord et forcés de diriger les barques. La trahison du premier, comme celle de tous les fourbes, ses devanciers, ne lui fut guère profitable. Honni et repoussé par ceux qu’il avait servis, il mourut pauvre et misérable, à Londres, après avoir longtemps réclamé, mais en vain, le prix de sa perfidie. C’est de son camp de l’île d’Orléans, que le général anglais adressa au peuple Canadien, un manifeste qui devait demeurer sans effet. En compagnie des officiers du génie, l’intrépide Wolfe ayant jeté un coup d’œil sur les fortifications de Québec, et sur les ouvrages qui les protégeaient, résolut d’attaquer le camp

  1. Denis de Vitré était fils de Théodore de Vitré et de Marie-Joséphine Des Bergères.