Page:Bois - L'Île d'Orléans, 1895.djvu/149

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incendies, on résolut de faire les nouvelles constructions en pierres ou en briques. Mais comment s’en procurer ; tout ce qu’il y avait de matériaux sur le marché, avait été enlevé à des prix très élevés, et les pauvres étaient menacés de ne pouvoir se loger pour l’hiver.

Heureusement, dès les premiers jours de juillet, MM. Aubin et Smollenski avaient établi une usine pour fabriquer de la brique, à Saint-Pierre, île d’Orléans. Dalles, corniches, carreaux, tuiles pour les toitures, tout devait s’y manufacturer, et à un prix si modique qu’il aurait interdit toute concurrence de la part de l’étranger. Cependant, les détails pour la mise en opération, les pluies d’automne, les gelées de novembre, etc., entravèrent l’élan des courageux entrepreneurs, qui firent néanmoins des prodiges d’activité, pour répondre aux nombreuses demandes qui leur étaient faites. Leur établissement, situé aux pieds d’une petite colline, sur une terre argileuse qui demandait peu d’opérations manuelles pour être employée, se composait de vastes fours, de spacieux hangars ou abris qui servaient à abriter les mouleurs et à préserver les machines à l’aide desquelles on faisait une brique par minute. On pouvait livrer, dit-on, 43,000 briques par vingt-quatre heures.