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des pièces de terre de moins d’un arpent et demi de front, sur trente de profondeur. Cinq habitants de l’île d’Orléans furent poursuivis pour contravention à ce règlement et furent condamnés, le 12 janvier 1752, par l’intendant François Bigot, à payer chacun cent francs d’amende aux pauvres de leur paroisse respective et à démolir leurs bâtisses dans un délai de quatre mois.[1]

Nous n’avons pas l’intention de nous arrêter aux chroniques obscures qui, à des époques déjà reculées, faisaient des habitants de l’Île un peuple de sorciers. Cette fable ridicule, née de l’ignorance, a cependant trouvé créance chez des esprits réputés sérieux, entr’autres, le R. P. Charlevoix, d’ordinaire si grave et si judicieux. (Journal d’un voyage de l’Amérique, tome II, lettre II.) Les feux que l’on voyait courir sur les rivages de l’Île, à certaines heures de la nuit, et qui n’étaient rien autre chose que les flambeaux dont les insulaires se servaient pour visiter leurs pêcheries, avaient donné lieu à ces suppositions bizarres, que l’on aurait pu tout aussi bien appliquer aux cultivateurs des paroisses de Saint-Valier, de l’Ange-Gardien, du nord et du sud, puisqu’eux aussi faisaient le tout de

  1. Les noms de ces propriétaires étaient : Pierre Lachance, sieur Curodeau, J.-Bte Martel, forgeron, Jean-Marie Plante, tous de Saint-Jean, et le nommé Serrant, cabaretier de Sainte-Famille. (2e vol. Ed. et Ord. 594.)