Page:Bois - L'Île d'Orléans, 1895.djvu/29

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deux hommes que nous avions pris le précédent voyage, et trouvasmes plusieurs gens du pays, lesquels commencèrent à fuir, et ne voulant approcher jusqu’à ce que les deux hommes commencèrent à parler… et lorsqu’ils eurent connaissance d’eux, commencèrent à faire grande chère, dansans et faisans plusieurs cérémonies, et vinrent partie des principaux à nos bateaux, lesquels nous apportèrent force anguilles et autres poissons, avec deux ou trois charges de gros mil (blé-d’inde), qui est le pain duquel ils vivent en la dite terre, et plusieurs gros melons… »

Et, plus loin, il ajoute :

« … Et fûmes, outre le dit fleuve, environ dix lieues, costoyans la dite isle, et au bout d’icelle trouvasme un affourg d’eau fort beau et plaisant. »

Selon quelques écrivains du siècle dernier, — et cette assertion a été répétée par ceux de nos jours, — Roberval aurait fait revenir Cartier sur ses pas, pour commencer un établissement dans l’île d’Orléans ; mais, selon d’autres, cette rencontre aurait eu lieu à Saint-Jean de Terreneuve, et c’est là qu’il se serait agi de faire des constructions[1]. Voici sur ce point le témoignage d’un contemporain de Champlain.

  1. On sait qu’il s’arrêta à Kirpon et à d’autres postes. Une île de la passe qui conduit au Hâvre, porte encore son nom.