Page:Bois - L'Île d'Orléans, 1895.djvu/59

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fort bien proportionné et enrichi de diverses couleurs ; il estoit flanqué de quatre tourelles remplies de chandelles à feu, qui fesoient voir par leur clarté toute cette petite batterie à descouvert. Il y auoit à l’entour de cette machine seize grosses lances à feu, reuestues de saussissons. Aux quatre coins d’icelle, on voioit rouës mouvantes et vne autre plus grande au-dessus du chasteau, qui tournait à l’entour d’vne croisée à feu, esclairée de quantité de chandelles ardentes qui la faisoient paroistre comme toute couverte de diamans. De plus, on avoit mis à l’entour de cette forteresse en égale distance, quatre grosses trompes d’où l’on vit sauter treize douzaines de serpenteaux sortant six-à-six avec vne iuste distance et quatre douzaines de fusées, qui se devoient enlever douze à la fois. »

M. de Beaulieu était mariée à demoiselle Éléonore Grand-Maison, veuve de M. Bondies, sieur de Beauregard. Vers 1660, mademoiselle de Grand-Maison épousait, en secondes noces, à Québec, François de Chavigny, écuyer, sieur de Berchereaux.

La maison qu’occupait le sieur Gourdeau de Beaulieu, était bâtie en pierres ; elle était longue, mais basse et située à gauche, sur le premier plateau de l’Île. Au mois de mai, 1663, cet infortuné gentilhomme fut assassiné nuitamment, sur les 10 heures du soir, dans sa maison, par un de ses valets, qui, selon les uns, voulait le dépouil-