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L’AU DELA ET LES FORCES INCONNUES

ma bravoure de sang et que la pose horizontale me rendrait vite comme les autres. Alors Tourgenieff s’écria :

« Chez nous autres ces choses-là c’est très enveloppé, tout se passe et s’efface dans le brouillard slave ! Voulez-vous que je vous dise : les minutes ou l’on cause de la mort sont des minutes fermées. On a beau être intelligent, au bout d’un moment c’est une cacophonie, on dit des bêtises, la parole humaine ne peut pas porter de telles pensées. Pour moi, alors, je redoute les mots. »

Nous allâmes sur la terrasse avec Alphonse Daudet afin de secouer cette impression douloureuse de l’Au delà. Tout était vert devant nous et, au bout, la Seine calme et limpide sous la fin du soleil. C’est de littérature alors que nous causâmes.

— Elle est bien étroite, dit le maître, mais je n’ose aller jusqu’à l’opinion extrême de Tolstoï… Il dépasse l’humanité. J’aime moins ses derniers livres. La Guerre et la Paix est l’œuvre qui peut être m’ait laissé la sensation la plus inoubliable. »