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LE SATANISME ET LA MAGIE

le limiter, le saisir, le voir sous toutes ses faces, entièrement ? Tantôt on croirait un crocodile, debout, avec un visage d’homme, vêtu d’un lac jaune qui serait sorti de terre pour lui servir de vêtement ; tantôt un lion tenant un sceptre lait d’un arbre du Liban non taillé ; tantôt le soleil lui-même qui marche… Derrière lui, semblable à une forêt, à un troupeau, à une mer, la phalange ineffable, où toutes les armes — depuis le commencement du monde jusqu’à la fin des temps — résonnent en chant de guerre ; colonne de bêtes rampantes, sautantes, volantes, nageantes, de monstres aussi de toutes les races, commandés par de nobles hommes aux épaules grandies de larges ailes.

« Quo tenditis ? » (où allez-vous ?) dit le Maître.

Alors le chef s’arrête ; il est redevenu la fleur-centaure, homme, animal, plante et roc, le symbole hallucinatoire du Dieu Pan et de la Création.

À la vue des pantacles, à la nouvelle déclamation conjuratoire (les noms divins de Jéovah et de Jésus s’y heurtent aux diaboliques appellations de Moloch ou de Melech, de Gog et de Magog), le grand Roi pose les genoux en terre et s’écrie :

« Depuis le temps de Salomon, aucun exorciste ne m’a aussi puissamment commandé. Tu dois être un de ses plus fervents disciples. J’ai senti à ton verbe passer sur mon courage la crainte d’un mal et puisqu’il est impossible de te résister. Moi et ma suite nous t’obéirons, affectueux… »


Lorsque le Maître achève la conversation suprême, où lui sont révélés tous les secrets, il donne l’ordre à chacun de retourner là d’où il vient (Unus quisque ad suum locum),