de distance et ils ne les sauveraient pas ! Ils irrueraient hors de l’enceinte, si le Maître, impassible, ne les arrêtait et, d’une parole divine, ne les réconfortait. Mais cette fois, comment échapperont-ils ? Des bêtes difformes ont jailli de la terre, scolopendres grossis jusqu’aux plus énormes pythons, dont les anneaux tracent autour du cercle sacré leurs cercles infinis. Le ciel lui-même s’épouvante, il se convulsé, s’ouvre, prêt à vomir les trombes des derniers déluges, la tempête de mer et de feu où disparaîtra l’univers.
Calme devant cette fantastique fin du monde, le Maître bande les yeux de ses disciples qui périraient d’horreur.
Tout s’apaise enfin devant l’inflexible vouloir du thaumaturge. Des coursiers passent maintenant, rapides dans le vent, montés par des cavaliers verts qui agitent des lances. Ils poussent des cris d’alarme, éclaireurs d’une armée lointaine dont la rumeur assiège l’horizon. Des tambours alourdissent l’air de sonorités nombreuses, trouées par la lance aiguë et prolongée des trompettes. — Oh ! pourquoi à l’approche de ces magnifiques visites, l’insupportable trottinement de rats autour du cercle ? — Maintenant succèdent des géants d’une merveilleuse beauté, droits sur des bosses de chameaux et nus comme des archanges ; ils crient aussi, mais d’une voix profonde, dominant trompettes et tambours :
« Voici venir le Roi des Rois, l’Empereur des Empereurs, l’allié du grand Salomon ! »
Le gros de l’armée approche avec à sa tête l’indéfectible Monarque, fleur-centaure, tiaré d’un casque dont l’aigrette noire remplissant le firmament, déploie l’oriflamme de la Terre et de la Nuit ! Qui pourra le définir, le comprendre,