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XI
PRÉFACE

D’autre part, il est évident que cette femme a commis ce vol pour s’emparer des hosties, car les ciboires ne représentent plus maintenant, dans la plupart des grandes villes, une valeur suffisante pour tenter les gens. Chacun sait, en effet, qu’ils sont en bronze doré, en cuivre, en aluminium, que l’intérieur seul de la coupe est en vermeil. Disons encore que, pour les vendre, sans crainte d’être découvert, le recéleur qui les achète est obligé de les tordre ou de les fondre, de les solder au poids ; et alors, quelle somme peut-il bien offrir de ces matières mortes à des escarpes qui sont forcés de recourir à sa médiation et par conséquent d’être exploités par lui, pour s’en défaire ?

D’ailleurs, dans les vols effectués en province où parfois le trésor des églises a conservé d’anciennes pyxides et de vieux vases d’argent ciselé ou d’or, toujours le larron qui les déroba, pour leur métal, s’est débarrassé des hosties parce qu’elles le gênaient et pouvaient le trahir, en s’essaimant, le long du chemin, pendant sa fuite.

J’ai compulsé les récits d’un grand nombre de ces larcins, et toujours j’ai remarqué que le voleur qui ne s’attaquait qu’aux objets de prix versait le contenu des ciboires, soit sur la nappe de l’autel, soit sur le sol ; une seule fois, depuis plusieurs années, dans un rapt qui eut lieu, au mois de décembre 1894, à La Pacaudière, dans la Loire, le dévaliseur s’est avisé de jeter les saintes Oblates dans les latrines.

Or, aucune hostie ne fut laissée à Notre-Dame, ni