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LE SATANISME ET LA MAGIE

LE DIABLE

Je suis celui qui se cache ; appelle-moi, si tu veux, Lucifuge[1].

L’ÉVOCATEUR

Oui, toujours Diane, la sombre Proserpine et la terrible Hécate[2], dont les tétasses de ta poitrine parodient les pâles seins.

LE DIABLE

Et Judas, et Caïn aussi, — ne reconnais-tu pas ma barbe rousse et mon sac de deniers ? Ne reconnais-tu pas mon couteau ?

L’ÉVOCATEUR

Il est vrai que tu embrasses et il est vrai que tu assassines.

LE DIABLE

Il est vrai que je sauve aussi de la détresse pour laquelle il n’est plus de divin salut. Tu vois cette auréole autour de ma face misérable ; en elle brasille l’injustice immense et inconnue dont s’honore et se fortifie mon péché. Rappelle-toi qu’il n’est pas de suprématie sans un sacrifice. C’est ton désespoir, c’est ma torture, c’est la pitié peut-être de notre ennemi d’en haut qui fait notre dialogue d’aujourd’hui et assied notre solide contrat. Saint Jude, serviteur de Dieu, c’est rallié à Judas, serviteur de moi. Diable. Saint Jude,

  1. J’ai adopté cette appellation du Grand Grimoire qui sied à mon évocation selon Satan et non pas selon Lucifer.
  2. Les évocations lunaires. Satan est bien le fils des sombres divinités païennes de l’Hadès.