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LE SATANISME ET LA MAGIE

pieds avec un souffle rauque et regardant sans varier de ses yeux aux rougeoyantes flammes, lai infusa à lui l’homme, le prêtre, l’invincible faiblesse d’un évanouissement. Le serpent est encore supérieur au crapaud. Au Sénégal, des chasseurs se retournent tout à coup, pris d’un incoercible tremblement, et ils aperçoivent une tête plate tendue vers eux et sifflante. Le coup de fusil seul rompt le charme ; ou une faite précipitée.

Ces reptiles ont donc en eux l’âme mobile et prédatrice du grand proscrit ; les sorciers se les attribuent, petites idoles, fétiches vivants du Dieu. La Dame de Martibalsarena dansait avec quatre crapauds ; l’un vêtu de velours noir, avec sonnettes aux pieds, sur l’épaule gauche ; l’autre sans sonnette sur l’épaule droite, et aux deux poings les deux derniers, comme oiseaux en leur naturel.

Bien mieux, les sorcières devenaient bêtes elles-mêmes. Au retour des maudites assemblées, elles se recroquevillaient, tellement bondissantes et griffantes contre l’hostile espion que celui-ci les prenait pour des chattes ; ou bien, à quatre pattes, elles aboyaient comme des chiennes, boitaient dans les herbes, pareilles à de gluantes grenouilles. Dans cette immense foire du sabbat, l’humanité redevenait son bestial ancêtre. Lézards, singes, crapauds, limaces, araignées, serpents allaient et venaient selon la fièvre et le rhythme des métamorphoses et tout à coup s’évanouissaient ainsi que des éclairs.


L’enfant est un faible, une petite bête, presque pas un homme, le Diable du sabbat antique défend tous les faibles. Comme le Christ il les appelle, il reconnaît ses élus, les petits sorciers futurs, les autres il les déchire et les fait