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LE SATANISME ET LA MAGIE

difficile. Mais le moyen âge n’admettait pas les tièdes. Il fallait adopter une église ; la blanche ou la noire. Celui qui entrait dans la dernière devait s’y dénuder de tous les souvenirs et de tous les rites antérieurs, pour se vêtir de nouveaux sacrements :

On abjurait le baptême et la « foi christine », on se retirait de l’obéissance de Dieu, on répudiait le patronage de la Vierge Marie, appelée la « Rousse », on reniait les sacrements, on foulait la croix, les images de la Vierge et des saints. Fidélité et vasselage éternels au prince de la Ténèbre étaient jurés sur ses écritures maudites et noires. « Jamais, s’écriait-on, je ne retournerai à ma première foi, je ne garderai les ecclésiastiques mandements ; mais j’irai sans retard au lieu des assemblées. J’y ferai ce que les autres sorciers font, je m’efforcerai d’amener autrui à leur créance. Et le Prince répondait : « Je t’assure, en retour, des joies que tu n’as point encore savourées, immenses, en ce monde et pour l’autre, et que ton imagination elle-même ne rêva point. »

Ensuite le néophyte est rebaptisé au nom du Diable ; (par exemple, Cuno de Roure y fut appelé Barbe de chèvre). Le saint-chrême et le signe sacré sont grattés du front par la griffe maudite.

De nouveaux parrains et marraines sont assignés, et les anciens bannis.

Le Diable reçoit un morceau de vêtement en gage de possession. Par la foi et)e baptême il règne sur les biens spirituels, par le sang sur les biens corporels, par les enfants sur les biens naturels, par les vêtements sur les biens terrestres.

L’âme est abandonnée au maître noir dans un cercle,