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LA MESSE DU SABBAT

La Femme seule galvanise ce rite discret et âpre ; elle y est affreuse, car son attrait s’allie à la luxure et au deuil. L’une de ces reines du sabbat, prêtresse et autel du diable, Nécato la bien nommée, se montra superlative et cruelle par-dessus toutes. La nature l’avait raturée de son sexe pour en faire une sorte d’homme ou plutôt d’hermaphrodite, dont elle exhibait le visage, la parole, le maintien. Rude, bizarre et fumée comme un Sylvain ; les yeux petits, enfoncés, furieux et hagards. Devant les juges, elle s’efforça de pallier et d’égayer cette fierté intolérable ; mais son regard était le regard de Satan.

Nécato, sur son trône, accueille les disciples d’ « Hérodiade », les étudiants de l’âpre « Tolède[1] ». Ils durent la croire belle, quoique trop virile ; elle avait en elle la force, levait sa tête opprimée sous la couronne de fer, annonçait l’ère lointain encore où la Femme à son tour régnerait dans le ciel et sur le monde. Et les cérémonies purgatives commençaient.


I
LA CONFESSION ET LE PACTE


On se confessait de tout le mal omis ; le Diable imposait des pénitences, usait de l’amende et du fouet, n’absolvait qu’à mauvais escient. Les initiés apportaient alors leurs recrues, qui, après les épreuves, les examens et les serments, gagnaient leur diplôme de sorcier.


Voici les onze points communs aux pactes du sabbat. Je les cite tels quels ; je doute que de nos jours on soit aussi

  1. Tolède fut longtemps la grande université kabbalistique.
10.