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LA MESSE DU SABBAT

vialement, le communiste de Nazareth, l’ennemi des riches et des puissants. Certes, le pur visage du Messie, toujours présent à nos misères, dut se détourner des abominations incestueuses, de ce charabia malfaisant, de ces poisons, de ces parodies, mais son cœur qui en souffrit les méprisa-t-il ? N’étaient-ils pas, ces détracteurs de son culte, des persécutés eux aussi ? ne devinait-Il pas dans leurs âmes, atrophiée et furieuse la foi de ses premiers apôtres, gens aussi simples, indignés et opprimés aussi ?

Il n’a pas dû maudire le Satan des pauvres, celui du moyen âge comme il a maudit le Satan théologique, sacrilège et corrupteur. L’âme du peuple naissait, mal dégagée encore des immondices de la servitude et des bassesses de l’inconscience ; et il l’a couverte de ce sourire qu’il avait même au milieu de ses fidèles qui ne le comprenaient jamais entièrement. L’avenir tonnait dans ces gambades frénétiques ; la rébellion s’éveillait au milieu des sacrifices. Ah ! dans la vie de la terre, pourquoi la boue entache-t-elle les plus nobles revendications ? La légende raconte que Judas embrassa Jésus afin que le monde soit sauvé ; je rêve de l’invisible Christ se penchant au moyen âge sur les cornes souillées de Satan et les purifiant, ces armes de vengeance et de luxure, par une larme lointaine, l’immeuse pitié fraternelle du Crucifié, pour tout ce qui gémit, se révolte, ayant souffert…