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LE SATANISME ET LA MAGIE

« Tu veux fuir la lumière pour les ténèbres, prends garde de te créer des inquiétudes. »

« Le moment venu, la chienne mettra bas six petits : de même pour ce que tu recherches le courage te viendra et tu obtiendras satisfaction. »

« Tu recherches la richesse, c’est dangereux, mûris ta résolution et attends sagement. »

 

« Voilà les sorts des saints Apôtres qui ne trompent jamais. »


Et telle fut l’antique messe Albigeoise, la messe « vaine », car elle avait ritualisé la sensualité et l’orgueil.


II
LA MESSE SACRILÈGE DE LABBÉ GUIBOURG[1]


La magie vers la moitié du xviie siècle est si profondément ancrée dans les mœurs que des paroisses sont vouées — et non pas secrètement — au su de tous, à Taccomplissèment ritualisé des maléfices. L’église du Saint-Esprit sur la place de Grève entend des messes pour causer la mort des personnes détestées ; d’autres cérémonies empêchent encore les voleurs de fuir. L’abbaye de Montmartre, au sommet de la montagne, voit, le vendredi, les pèlerins de Sainte-Ursule l’envahir. Là un tableau de « Jésus et Madeleine » est le point de mire des hommages. Madeleine y dit

  1. Je délaisserai les vieilles histoires rebattues de Gaufridy, d’Urbain Grandier, du jésuite Girard. Je me contenterai de citer selon Là-Bas l’abbé Beccarelli qui, suivi de douze Apôtres et de douze apostolines, distribuait en guise d’hosties des pastilles qui donnaient aux sexes l’illusion d’être transposés, le prêtre Bénédictus (xvie siècle) qui cohabitait avec la démone Armellina et consacrait, la tête en bas ; et le carme déchaussé Jean de Longas (1743)…