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LE SATANISME ET LA MAGIE


Déjà sur le rétable un bouc à face humaine est apparu, excité par quelques hommages préliminaires, créé par les parfums et par l’adoration.

Le prêtre a ouvert une boîte fermée avec un cadenas[1] ; il en a tiré les hosties servant d’ordinaire aux fidèles.

Le bouc dit au prêtre qui Tencense doublement, pour son caractère sacré et pour son obéissante abjection :

« Allons, Chien, mon sacrifice ; vêts-toi de la mascarade. »

Hélas ! les ornements du sacerdoce sont conformes au blasphème, défigurés par des hiéroglyphes de grimoires et d’obscènes rébus, souillés enfin tout fraîchement et dérisoires sur cette nudité !

Tandis que dans le Livre le sacerdote essoufflé lit d’une voix sourde et rauque, le monstre toujours debout sur le rétable se tord en une affreuse colique de joie, évacue une odeur infamante que hument religieusement les hommes et les femmes rapprochés.


Deux actes seuls sont essentiels dans le sacrifice pour sa validité de messe noire :

1° L’offrande du pain et du vin ;

2° La consécration du pain et du vin.

Un troisième acte est seulement partie intégrante, quoique indispensable : la Communion.

À l’offrande le Bouc pousse deux ou trois beuglements, saute de l’autel à terre, et de terre à l’autel ; puis à la consécration il disparaît dans une fumée noire.

« La puissance irradiée du Verbe au moment où il se fait chair est si irrésistible que Satan et sa horde seraient

  1. Document de la 1re classe, extrait des archives de Vintras.