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Page:Bois - Le Satanisme et la magie.djvu/238

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LE SATANISME ET LA MAGIE

— Réponds, est-ce Lui ?

— Je ne sais, mais j’ai cherché son rayon visuel que les fluides dégagés de cette lettre conduisent jusqu’à moi. J’ai pris la réflexion du feu ardent qu’il porte. Il est mille fois plus puissant que vous ne le croyez. On ne résiste pas en vain à son Verbe d’Autorité. Son commandement — plus fort que le vôtre — m’a couvert d’une onction impérative.

« Maintenant je suis lié par sa volonté.

— Consacre quand même !

— Vous voyez bien que mon corps chancelle, que ma langue s’embourbe, — je n’entends plus que l’onction magistrale de sa parole.

— Consacre, consacre ! »

De nouveau, les fils de fer reluisent sous l’huile infâme. La jeune fille agonisait ; les trois tables recommençaient à virer, vertigineuses. Trois spectateurs roulèrent sur le parquet frappés d’une foudre sans éclair et leurs têtes comme mues par des mains furieuses ébranlaient de chocs infatigables les murs. Le prêtre, en vésanie, bondit sur la table et sa vieillesse tout à coup rajeunie foula la croix maudite, la statuette de luxure, le pain profané… tout fut haché sous ses inflexibles pieds.

Le deuxième chef dit au premier :

« Continuez-vous la lutte et serez-vous de force pour enchaîner cet esprit adversaire que nous a lancé Vintras ?

— Tentons ! » dit l’autre.

Trois assistants s’affaissèrent encore sous le prodige, la bave coulait des coins de leurs babines et ils se mordaient.

« Arrêtons-nous, » dit quelqu’un.