extases qui les multiplient encore. Elles habitent et s’entassent partout où les appellent une paresse, une inertie, une langueur, une maladie. Autour du méchant elles grimacent et bondissent, animées de sa fureur, messagères de ses malédictions. Autour du débile, du maniaque, de l’insensé, attirées comme par un aimant de vide et de défaillance, elles pullulent, aggressives, réalisant leur plan de destruction et leur frénésie de voracité.
Ce sont les Démons Sataniques de l’Église.
Démons qui tourmentent sans cesse tout homme n’ayant pas la vaillance de s’asseoir au delà de la sainteté victorieuse ou pour qui la chair n’est plus un suffisant bouclier. Ils éprouvent la volonté et même la santé de celui qui cherche à s’émanciper des hideurs d’ici-bas. Démons, esclaves momentanés de celui qui pratique le mal avec intelligence et conscience, mais qui au soir suprême de sa vie se partageront son âme comme des voleurs un banquet laissé par un fugitif. Mieux encore : lorsqu’au dernier souffle du Pervers, son corps se détend comme une prison dont les portes s’ouvrent, lorsque le geôlier divin l’Esprit[1] a regagné, mélancolique, les demeures célestes, — ange gardien dont la mission est finie, — le grouillement lâche et cruel du « moi » infâme apparaît dans sa sidérale noirceur, nœud de vipères, confusion de larves, nuée de démons prêts à rejoindre dans l’invisible leurs frères et leurs sœurs afin d’augmenter la pestilence psychique d’ici-bas.
- ↑ Pour les bouddistes L’Atma.