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LE SATANISME ET LA MAGIE

« La lumière astrale, » l’âme du monde, le grand courant de vie qui porte les forces pures de l’homme et de l’univers — Eliphas Levi a appelé cela, le Diable[1]. Il a mal vu, ne se haussant pas au-dessus de la sorcellerie confuse, ne pénétrant dans la magie que par cette seule porte basse que lui laisse l’Eglise, — la porte de Satan. Le diable n’est point le Dieu Pan, l’immense Androgyne au double mouvement, au double sexe qui palpite dans le monde. C’est le Verbe seul qui est le Dieu Pan, — le Λογος des gnostiques, l’Adam Kadmon des Kabbalistes. L’Esprit de lumière, l’Esprit de vie ne peuvent se nommer sans profanation et blasphème, le Diable. Le Diable, c’est l’esprit de ténèbres et de mort, l’esprit, que dis-je ? l’ombre de l’esprit. Le Diable, définissons-le la collectivité des larves, l’énorme et incohérent vouloir qui fermente dans le péché du monde. En lui &e mordent et se déchirent antiques et neufs sophismes, perfides cogitations, sinistres efforts, rêveries malfaisantes, gestes dépravés, gâtant la Lumière depuis qu’il existe un homme. Il est cela, le Diable, et rien d’autre. Il est cette nuit, cette guerre, cette vulgarité, cette puanteur. Autour de la terre, serpent aux écailles de phosphore, il enroule tristement sa bestialité qui, aux yeux des voyants, des médiums et des poètes, se coagule et se dissent en grotesques chimères, en fauves qui grondent et bavent, en monstres obscènes et infirmes, en insectes, falots et stercoraires, en tortillements de fuligineuse menace.


Certains Kabbalistes prétendent même que le mal vil, les passions inférieures trouvent leurs symboles et leurs

  1. Dogme et rituel de la Haute Magie.