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LE SATANISME ET LA MAGIE

impures dont parle Virgile au seuil « du gosier noir de l’Aornon ». Elles montent, dit-il, jusqu’au sommet du ciel. En effet, malheur au prêtre qui s’est penché vers le sein d’une voyante ténébreuse. Ses yeux ne sont plus destinés à lire dans la limpide sagesse, ils ne s’abreuvent qu’à l’écume des plus illusoires hérésies. Cantianille possède encore, m’a-t-on conté, un funèbre don, celui de propager sa maladie psychique : quoique très vieille, elle peut allumer à son sacrilège incendie des nerfs passifs. Elle fréquentait une tranquille maison, où une fillette de seize ans, paralytique et idiote, pas encore femme, ne témoignait que d’une enfance naïve et prolongée. Par malheur, cet organisme n’était pas défendu contre l’aggression des larves générées ou attirées par la Sibylle. Un matin, la petite malade s’éveilla avec une intelligence atroce, un sexe démangé de luxure, des cris, des gestes expérimentés et séniles. Inconsciente ou non Cantianille avait semé en cette chair vierge sa propre fétidité.

Combien d’occultistes modernes, que j’avais connus ardents et de pensée droite, pour avoir appelé à eux le démoniaque essaim, en sont devenus les incurables serfs. Un d’eux recommençait l’expérience d’Apollonius de Thyane ; enveloppée d’un manteau de laine, son extase escaladait les cycles de l’Au-dessus. Un jour, son âme ne redescendit pas et d’obscures larronnes dépossédèrent son moi