Aller au contenu

Page:Bois - Le Satanisme et la magie.djvu/268

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
234
LE SATANISME ET LA MAGIE

de nœuds gracieux ; résistent-elles, il les maltraite, les roue de coups, leur donne la morve et finalement les tue. L’expérience journalière en fait foi. »


Ces absurdes mariages entre la terre et l’obscène furent parfois féconds. Au delà l’antiquité leur attribue les monstres, que certains peuples massacraient, que d’autres vénéraient au contraire tels de vivants miracles. La fausse couche passa longtemps pour essentiellement satanique. Les comptes rendus du sabbat citent ces masses informes et visqueuses, pareilles à des vers et d’une odeur repoussante à base de soufre, qu’évacuaient les sorcières parmi les danses. — Enfants lourds à porter comme des remords, enfants tarissant les seins les mieux gonflés de vie, fils d’une semence froide arrachée au supplice d’un inconnu !

Le Père Valladier, confesseur de Marie de Médicis, explique assez subtilement la fécondation diabolique : « Satan, dit-il, peut emprunter aux hommes sommeillant l’étoffe requise à la conception, puis l’influer à une femme par façon d’illusions nocturnes. Il pourra par son agilité « émerveillable » et sans rien rompre porter la même matière en la vierge, qui par la vertu formative la retiendra et la fomentera sans même s’en apercevoir. »

Ainsi, selon la légende, l’Antéchrist devra être conçu.


Certes, je crois bien que mainte épouse dut profiter de cette hantise démoniaque dont le moyen âge trembla pour se permettre quelques galants en chair et en os, n’ayant de l’incube que la salacité. Voici le conte naïf que nous transmet Brognoli dans son manuel des exorcistes. Malgré la sérénité du narrateur, qui ne devine le subterfuge de l’adultère ?