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LE SATANISME ET LA MAGIE

leurs immondes de succubat et d’incubat que de les apparier à ce commerce clandestin, à cette abjection solitaire. Eux du moins s’ornent d’un mystère forcené et jaloux. D’ailleurs, il n’est pas besoin de s’occuper d’occultisme pour perpétrer d’aussi médiocres méfaits. Combien, par exemple, d’intellectuelles perverses par la seule puissance de la rêverie captent le fantôme du passant et du camarade qu’elles désirèrent ; leur imagination complice, sans la tyrannie des rites, appela l’incube par la seule promesse du réel don.

Comparez à cette cafarde mise en scène la description térébrante, précise et effrayée que M. Iluysmans nous a transmise de l’accointance satanique en son roman d’En Route :


« Il (Durtal) vécut la plus épouvantable des nuits ; ce fut si spécial, si affreux, qu’il ne se rappelait pas, pendant toute son existence, avoir enduré de pareilles angoisses, subi de semblables transes.

« Ce fut une succession ininterrompue de réveils en sursaut et de cauchemars.

« Et ces cauchemars dépassèrent les limites des abominations que les démences les plus périlleuses rêvent. Ils se déroulaient sur les territoires de la Luxure et ils étaient si particuliers, si nouveaux pour lui, qu’en se réveillant, Durtal restait tremblant, retenait un cri.

« Ce n’était plus du tout l’acte involontaire et connu, la vision qui cesse juste au moment où l’homme endormi étreint la forme amoureuse et va se fondre en elle ; c’était ainsi et mieux que dans la nature, long, complet, accompagné de tous les préludes, de tous les détails, de toutes