tisme mystique. Tout le phénomène, selon eux, dépend de l’auto-suggestion. En somme, ils prétendraient n’enseigner qu’un onanisme plus subtil, la possibilité de posséder, par l’illusion, qui Ton désire, mort ou vivant, pourvu que l’on en ait une image nette.
Voici la méthode pour qui veut agir seul.
Après avoir fixé sa pensée sur l’objet convoité et avoir voulu qu’il se donne, le succubiste ou l’incubiste pénètre dans les territoires diffus de l’hypnose par la fixation intense du regard. La léthargie, puis la catalepsie ne tardent guère. Pour en échapper, irruant aux clairvoyances du somnambulisme, une source lumineuse est nécessaire, qui, frappant à point les paupières, y suscite le réflexe, permet à la suggestion de prendre corps. L’opérateur est préparé pour l’approche du fantôme. Un bandage, que les pharmaciens ont nommé la « contrepartie », aide à l’orgasme vénérien, facilite la volupté, jusqu’à ce que, l’habitude ayant dompté les hésitations charnelles, ce subterfuge devienne inutile, tant la suggestion palpite, revêt une chair obsédante, avec toutes les propriétés des corps vivants, saisissable par ses formes, ses couleurs, son odeur, son goût, les sons qu’elle émet. Un être véritable enfin, amant ou maîtresse, identique à la personne convoitée et toujours docile !
Ce misérable raffinement valait la peine d’être découvert, pour être flétri. Voilà vraiment le vice le plus ladre, le péché sensuel de l’Avare, l’union économique et pratique avec le néant ou l’enfer. Le narrateur, je le sais bien, s’écrie que ces secrets servent à la transformation morale des adeptes, les dégoûtent de toute sensualité par le trop possible assouvissement ; mais c’est profaner encore les noms, d’ail-