Page:Bois - Le Satanisme et la magie.djvu/282

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
248
LE SATANISME ET LA MAGIE

lités psychiques, subissent l’emprise de ces fantômes immédiatement, « naturellement » pour ainsi dire. Tristes organismes, desséchés par le vice astral, destinés à l’étisie, à l’anévrisme ou au suicide. Les autres sont contaminés par la volonté des sociétés, ou des individualités démoniaques. Pour un savant moderne, ce ne sont que des érotomanes, et au lieu de les envoyer à l’exorciste, on les enferme dans les hospices. Néanmoins, quelques thaumaturges ignorés préservent de ces maléfices au moyen de « certaines fumigations, certaines insufflations, certains commandements portés en amulette, et écrits sur une feuille de parchemein vierge et par trois fois béni ».

Le premier groupe est attaqué par les esprits en pleine veille ; le second est secoué par l’extase satanique, soit pendant, soit hors le sommeil. En ce dernier cas, la catalepsie crée l’irrésistance. Le docteur en théologie, Johannès, disait « avoir sauvé des religieuses qui étaient chevauchées sans arrêt ni trêve, pendant deux, trois, pendant quatre jours par des incubes ».

L’ivresse sabbatique, justement parce qu’elle met en jeu des organes imaginatifs, suscite, en les étreintes, des miracles que le rêve semblait pouvoir accorder seul. La passion de l’incube, par exemple, se multiplie, se diffuse ; de même qu’en les orientales divinités, la tête et les bras deviennent innombrables, afin de symboliser leurs attributs ; de même l’incube décuple, ce qui en lui est le signe de sa perversité et de son péché[1].

  1. Le chapitre de la Sorcière (lre partie) analyse et met en scène l’extase satanique, la naissance de l’incube et ses acharnements.