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L’ENVOUTEMENT DE HAINE

autant que douloureux, il mérite, mais avec cet excès en plus de la lâcheté et du sacrilège, l’opprobre qui s’attache aux massacres, aux razzias, aux maraudes, aux vaines annexions, aux batailles inutiles, aux embuscades dans lesquelles ruissellent les veines de générations innocentes.

Que se passe-t-il en effet ?


Je prends l’envoûtement traditionnel, celui de la Dagyde, avec la poupée de cire perpétuée jusqu’à nous. Le sorcier forme lui-même à certaines heures fatidiques l’effigie ; il prend de la cire vierge afin que d’autres influences ne détournent pas le sort. Il la pétrit à la ressemblance de l’ennemi, afin qu’elle soit, même par l’illusion, une excitatrice de sa colère, un meilleur réceptacle de l’âme appelée ; car entre les choses et les êtres qui se ressemblent il doit exister des liens mystérieux… Il est nécessaire que ce marmouset ait reçu les mêmes sacrements que son modèle ; sur lui le nom du maléfice est inscrit, il s’enveloppe de vêtements taillés en les vêtements de son frère humain, il porte au front un peu des cheveux, aux doigts un peu des ongles, en la bouche une dent de celui qui va en mourir. Avant les préliminaires, le sorcier a tendu une corde sur la tête de la « mumie », a fait un solide nœud, symbole de sa résolution indéfectible.

« Arator, s’écrie-t-il, Lepidator, Tentator, Somniator, Ductor, Comestor, Devorator, Seductor, vous tous compagnons et ministres de destruction et de haine, semeurs de discordes qui agissez librement ces maléfices, — quoiqu’il ne soit pas nécessaire de vous conjurer afin que vous