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XXIII
PRÊFACE

miens et profité d’un voyage pour s’aboucher avec la sorcière de Bretagne, avec la voyante d’Hulgoath qui lit l’avenir dans des fioles reposées d’urine.

Il a ainsi pu peindre, d’après nature, la physionomie du sorcier contemporain et de la sorcière, si facilement confondus par tout le monde avec les bateleurs et les somnambules, avec tout ce ramas d’ignorants filous qui pullulent dans le bas-fonds des villes.

De ces monceaux de rapports, de dossiers, de lettres, des extraits aussi des travaux sur les « Pactes » édités en Allemagne et qui sont les plus sérieux et les plus complets que l’on ait entrepris sur cette matière, Jules Bois a su bâtir un livre condensé et aussi un livre d’ensemble du haut duquel le lecteur peut embrasser d’un coup d’œil tout le panorama du Satanisme.

Il a élargi les échappées ouvertes sur l’au-delà du Mal, et écrit d’éloquentes et de lyriques pages pour montrer les étapes successives des goéties, pour déceler et expliquer les opérations des charmes d’amour et de haine.

D’aucunes étonneront par les idées tout à la fois hétérodoxes et généreuses qu’elles soutiennent, celles, par exemple, où le poète des « Noces de Satan » exalte la femme jusqu’à vouloir lui faire jouer un rôle messianique dans l’avenir ; celles encore où il témoigne d’une complaisante pitié pour la face de larmes qu’il prête à l’éternel Impénitent ; celles enfin où l’offense de l’antique Gnose reparaît, lorsqu’il parle de la Rédemption par le péché « du goût du ciel que laisse après lui l’assouvissement du Mal ».