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XXIV
PRÉFACE

Mais si ce volume n’est pas écrit par un auteur catholique, il combat, dans tous les cas et hardiment, la Magie noire et le Satanisme. C’est cela qui me séduit dans ce livre et aussi, je me hâte de le dire, l’art dont le poète a su enrober ses savantes gloses.

Je citerai, dans la première partie, à propos du jeu de Tarot, un passage de Bohémiens à travers le monde ; puis une page ardente, emballée sur la sorcière, sur la prise de possession de la femme par le Démon ; ensuite une superbe évocation du Diable avec tout l’arsenal des grimoires dans lequel figure « un bocal de sang humain où dansent sans pouvoir s’arrêter de petites poupées en terre de pipe, comme ivres de retenir dans leurs têtes des graines de pavots » ; enfin, un très original et très intéressant chapitre sur le Saint « sans autel », sur ce saint Jude qui, je l’avoue, me hante, car tout demeure mystérieux en lui.

On ne sait, en effet, ni quand, ni comment, Jude qui est également désigné dans la Bible sous les noms de Thaddée et de Lebbée et dont le père fut Cléophas et la mère Marie, sœur de la sainte Vierge, devient l’un des apôtres du Fils. Tout en insistant pour qu’on ne le confonde pas avec Judas, — ce qui eut lieu du reste — les Évangiles se contentent de le citer comme à la cantonade et, lui-même, se tient silencieux, ne sort de son mutisme que pour poser, dans la réunion de la Cène, telle que nous la décrit saint Jean, une question au Christ. Et Jésus répond à côté, esquive sa demande, refuse de s’expliquer, en somme. Jude est aussi l’auteur