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LE SATANISME ET LA MAGIE

aux confins hyperterrestres de l’extase. — C’est le geste qui vous semble superstitieux et vous raillez les fureurs d’un poignard iconoclaste ? mais songez bien aux récentes expériences du lieutenant-colonel de Rochas. Jetez au feu le verre d’eau chargé de la sensibilité d’un somnambule ; vous lui conférez une crise redoutable. Quiconque appuie sur les membres d’une statuette chargée de la force vitale d’un sujet, transmet au sujet une douleur correspondante.

Mais, dites-vous, si l’envoûtement est possible de magnétiseur à magnétisé, comment croire à des opérations d’où l’hypnose est exclue ? Je vous réponds qu’il ne faut pas être dupe des mots. Qu’est-ce qui met à la disposition du fascinateur le fasciné ? La passivité, l’inconscience de ce dernier, d’abord, la communication de l’un à l’autre ensuite. Or, il n’y a pas que l’hypnose pour instituer cette passivité, cette inconscience. À l’état ordinaire une volonté forte enchaînera vite d’adynamiques nerfs. Ensuite l’envoûteur a toujours soin de prendre contact au préalable avec l’envoûté. La nécessité d’un objet imprégné des énergies de la victime est, comme nous l’avons dit, inséparable de l’opération.

Bref, l’envoûtement établissait depuis l’aurore des siècles la puissance du magnétisme, la fréquence de la télépathie, l’évidence de la suggestion. Mais les anciens sorciers ne tâtonnaient pas comme nos savants modernes, ils recevaient oralement une tradition lointaine aux recettes précises ; sans en discerner le fin mécanisme ils maniaient les forces inconnues avec l’aisance de vieux praticiens.

Ceci ne revient point à dire que ne puisse avoir lieu effluence mystique, intervention démoniaque, autre que la coopération constante du démon à toute œuvre de mal.