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XXV
PRÉFACE

d’une Épître qui présente de singulières analogies avec la deuxième Missive de saint Pierre ; enfin saint Augustin raconte que ce fut lui qui inséra le dogme de la Résurrection de la chair dans le Credo.

Si nous consultons, d’autre part, le Bréviaire romain, nous y trouvons au 2e Nocturne du 28 octobre, jour de sa fête, que saint Jude évangélisa la Mésopotamie et subit avec saint Simon le martyre en Perse. Si nous ouvrons les Bollandistes, nous y lisons que, d’après Dorothée et Nicéphore, il aurait également prêché dans l’Arabie, converti l’Idumée et qu’au moyen âge, saint Bernard, qui le révérait, porta toujours sur lui quelques-unes de ses reliques et voulut être enterré avec.

S’agit-il maintenant de relater, à l’aide d’autres documents, sa vie ? la légende intervient et les hagiographes bafouillent, le confondent aussitôt, comme Jacques de Voragine, avec un autre saint. L’iconographie ne divagife pas moins, lorsqu’elle s’en occupe. Les tableaux d’antan, les estampes, lui concèdent les attributs les plus divers. Tantôt, ils le représentent tenant à la main une palme, un livre, une grande croix, tantôt une équerre, un bâton, une hache, une scie, une hallebarde ; et, dans les souvenirs populaires, il revient plus étrange encore.

Cet Élu qui fut avec saint Simon, auquel son nom est presque toujours accolé, le patron des tisserands et des mégissiers du moyen âge, est pris par tous les sorciers pour Judas et, dans les causes désespérées, les affligés l’implorent !

Jules Bois devait donc forcément s’en occuper, au