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LE SATANISME ET LA MAGIE

faut nouer en trois nœuds et en s’écriant : « Je noue les liens de Vénus. » )

Saint Augustin, saint Jean Chrysostome, saint Jérôme n’omettent pas les ligatures, et un décret du Canon va jusqu’à s’incliner devant elles, à reconnaître que si elles persistent, le Diable n’a été alors qu’un instrument de Dieu[1].

Ces nouements de l’aiguillette nous semblent bien matériels à côté de certains freins antipassionnels cités çà et là dans l’énumération du R. P. Crespet et de Pierre de Lancre. En effet, ce ne serait plus parfois l’organe qui serait ligotté, mais la faculté elle-même. Il semble alors qu’un peu d’incubat se mêlerait à l’impuissance d’aimer[2].

Tantôt un fantôme sépare les lèvres conjugales, tantôt en l’ardeur de la concupiscence une autre ardeur vraiment infernale se lève, une haine qui fait blasphémer et mordre ; et les douces étreintes s’achèvent en égratignements et en lacérations sous l’œil joyeux d’un invisible ennemi.


II
LINCANTATION DAMOUR


Rite classique, car Théocrite et Virgile en font les frais, rite dont la grâce m’a pénétré, rite d’amour qui m’a rem-

  1. « Si par l’art des sorciers et du Diable, il est advenu par un secret, mais juste jugement de Dieu, le Diable faisant ces choses, que ceux qui sont mariés ne se puissent connaître charnellement, il faut exhorter ceux à qui ceci advient que d’un cœur contrit, ils se confessent à Dieu, et s’ils ne peuvent être guéris, qu’ils soient séparés ! »
  2. Vincent de Beauvais en donne un étrange exemple au livre 26 de son Miroir historial.