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LE SATANISME ET LA MAGIE

Je diviserai les envoûtements d’amour en trois classes : la première se rapprochant du rite de Théocrite et de Virgile, usant de la poupée et du chant, la deuxième influençant les mets solides ou liquides, fruits, viandes ou breuvages ; la troisième, les philtres, c’est-à-dire le plus souvent les liquides aphrodisiaques, les plantes, des pierres talismaniques ou aimantées.

Ricordi, adorateur des Diables et Carme, fabriquait des manies à la ressemblance des plus belles femmes de Carcassonne et de Toulouse ; il les aspergeait avec le sang des crapauds, le flux rouge de ses narines, l’écume de sa bouche, et les vouait à Satan. Porté par les vents dit un vieil historien, le Diable entrait dans ces effigie frémissantes. Le Carme se rendait de nuit devant les maisons de ses amours, et les femmes descendaient, appelées par les simulacres posés sur le seuil. Puis, il jetait ses amulettes dans l’Ariège. En reconnaissance, il sacrifiait à Satan un papillon.

« Si la femme est vierge, dit la Clavicule[1], fais une effigie de cire vierge, sinon sers-toi de cire commune. Auparavant tu prononceras cette prière :

« Venus, Amor, Astaroth, — je vous conjure vous trois, ministres de lamour et des fornications, — par Celui qui peut tout détruire et tout édifier et par tous les noms de Celui qui sait chaque jour vous contenir, — de consacrer

  1. Bibliothèque de l’Arsenal.