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LE SATANISME ET LA MAGIE

caractère et qu’on V « échauffe » près du fourneau en pensant à un ange, qui ainsi sera de connivence[1].

« On a accoutumé, ajoute Wier avec une horreur louable, de composer un semblable monstre pour faire que quelqu’un obéisse en tout et partout. »


Les cheveux servent beaucoup à l’amour ; celui qui enchaîne ses cheveux aux cheveux de son amie, celui qui, un cierge à la main, a offert trois fois à l’autel un peu de la douce crinière chérie, tant qu’il la portera sur lui, dominera le cœur hésitant. On peut aussi les lier de fleurs et jetant ce lac d’amour au feu, dire : « Ure, Sancte Spiritus, penes nostros et cor nostrum, Domine. »

L’hippomane triomphe encore dans la légende : très efficace, chantent les grimoires et les poètes ! Mais, sait-on bien ce que c’est ? la crête d’un poulain, l’écume d’une jument en rut, ou une plante, qui ne pardonne pas, l’euphorbe ou la stramoine ?

C’est la pomme, de tous les fruits et « agents provocateurs de gourmandise », celui qui se prête le mieux au rôle de truchement érotique. Lorsque les sorciers veulent rendre quelqu’un démoniaque, ils lui offrent des pommes ; en quoi, constate Boguet, Satan renouvelle la voie par laquelle il tenta nos parents premiers, Ève et Adam ».

La Clavicule exhorte, afin que ce fruit soit souverain, à le parfumer et à l’asperger avant de le cueillir. Il faut dire ensuite sur lui : « Dieu, vous qui avez fait Adam et Ève des quatre éléments, — de même que Ève communiqua

  1. Certains magiciens modernes se plaisent à jeter au feu, en l’appelant, la photographie de celle qu’ils veulent voir revenir.