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Page:Bois - Le Satanisme et la magie.djvu/354

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LE SATANISME ET LA MAGIE

est dans l’homme, le Diable, magicien sournois, par une cabriole s’installe dans le crâne, dans le cœur, autrefois temples du Ciel.

Il était temps. Les religions officielles se réveillent ; se rappelant leurs origines mystiques, elles saisissent ces foudres immatérielles, sommeillant dans les livres traditionnels et révélés. Au prodige, elles répondent par le miracle. L’escarmouche déloyale les précipite sur ces armes excessives, délaissées ; elles acceptent la guerre en reprenant l’offensive, déplacent leurs troupes fraîches, les déploient selon la magique stratégie, adoptée par l’adversaire. Satan voit se lever contre sa téméraire fureur des prêtres enivrés d’un saint délire, nécromants, évocateurs, sorciers, harnachés d’amulettes bienfaisantes, lecteurs de grimoires orthodoxes, adjurant, conjurant, opérant selon les grands rites, opposant à la magie et au satanisme, — l’Exorcisme.

Guerre verbale, guerre de gestes, de signes, d’odeurs, d’aspersions, allant d’âme à âme ; envahissement sacerdotal dans les districts obscurs de l’inconscience, là où se hérisse, se recroqueville, se détend d’un brusque ressort, l’inévitable dragon dont le repli échappe aux réprobations, dont le sifflet raille jusqu’au châtiment. L’instinct têtu de la nature autonome, anarchique, en antagonisme avec tout dogme, avec toute loi, est assiégé par l’exorciste en son fort le plus reculé, en sa capitale inexpugnable.


Lorsque les prophètes nouveaux pénètrent de leurs prédications ardentes les peuples épuisés de superstitions et de scepticisme, un flot se soulève sans cesse contre eux, une vague monte, faite avec les ruines des cultes écroulés,