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CHAPITRE VIII
L’EXORCISME


I


La grandissante audace de Satan menaçait Dieu. Non pas seulement le maître des volontés par cet attrait du malfaire auquel résistent si peu d’âmes, mais le propriétaire de corps conquis sans être consultés, d’organismes en débâcle où « l’astre tombé du ciel » glisse un trouble rayon. Satan vient quand on l’appelle ; il vient aussi sans être appelé ; il singe le Tout-Puissant, établit le caprice futile et formidable de sa grâce. Il touche celui qui ne s’y attendait point, élit comme favorite la pauvrette qui moins qu’une autre pensait au mal. La légion de ses larves heurte d’une corne souveraine la cloison du libre arbitre et saute au delà. Mystère des providences ! Il ne suffit pas au Malin de tenter, il ne baguenaude plus aux bagatelles timides du seuil ; il entre droit devant lui sans frapper, s’assied à la table, se couche au lit, déloge Dieu dans la créature. Et Dieu ne se défend même plus ; il laisse l’enfer comme par enchantement empiéter sur les frontières de cette chair pétrie selon l’altière image. Le Diable