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LE SATANISME ET LA MAGIE

vrance, subit l’empreinte des signes de croix, le choc du crucifix, le contact de l’hostie, l’immersion de l’eau bénite, le flot tempétueux des conjurations, dont certaines phrases le brûlent, le secouent, le vexent jusqu’à l’imminence de mourir. Et jamais de relâche. Tristement les paroles qui ont le plus effrayé les démons seront répétées, recommencées avec acharnement jusqu’à ce que, par un paroxysme de frénésie, l’impure tribu s’enfuie dans un vomissement de la bouche et du nez, vomissement de vent ou de sang, fuite vide et flottante où passent des ailes de chauves-souris, des cornes ébréchées, des flammes, des pattes de rat, des bourdonnements de mouches.

Péripéties imprévues et sans cesse nouvelles ! les diables mentent, jouent une comédie stercoraire ou sacro-sainte. Tantôt l’ordure giscle, tantôt des inepties, tantôt des éclats de rire, tantôt des plaintes pseudo-angéliques. De la part du prêtre pas de discours, pas d’interrogations inutiles. Il presse le malade de lui révéler le nombre et le nom des esprits, requiert les causes, les circonstances de l’obsession. « Avez-vous été enfermés dans ce corps par opération magique ou par maléfice ? » questionne-t-il. Si la larve ne se retire pas assez vite ou tarde à répondre, il prend l’image peinte d’un démon et dans le feu consacré la jette, en même temps que l’encens, la rue et le soufre aux violentes odeurs, voulant prouver par cet acte qu’il réintègre le maudit dans son véritable élément, l’enfer. Il parle sur le ton impératif et en latin, ne s’emporte jamais, redouble devant l’insensibilité comme devant la rage, ne doit pas à l’exemple de certains souffleter la victime, mais pourchasser jusqu’en les plus minutieux recoins l’affolement des invisibles bourreaux.