Page:Bois - Le Satanisme et la magie.djvu/47

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
13
LE ROLE FADITIQUE DE LA FEMME

mort. Et elles préconisent et confèrent la plus sordide, la plus impunie, la plus fervente volupté ; entrelaçant de cyprès les thyrses des Bacchantes, elles donnent au plaisir l’excuse d’être criminel ! à l’assassinat le ragoût d’être religieux ! Qui songerait à mépriser ces courtières et ces courtisanes, qui, consacrées par la Lune, sont les gardiennes de l’esprit des ancêtres ?

La triple et noire Hécate, la veuve qui parcourt le ciel, les tient pour des filles bien-aimées, Hécate, souple aux évocations de celles et de ceux comme elle délaissés et désespérants, veufs de cette lumière personnelle, solaire, la Joie. Ces atroces prêtresses, le peuple à l’impitoyable bon sens les condamne si peu, qu’elles deviennent les fées, les enchanteresses, ces puissances des éléments qui apportent à toutes destinées, même étroites et positives, leur rayonnement mystique, un baptême surnaturel de nature passionnée. Elles remplissent les légendes, elles remplissent aussi les clairières et les imaginations ; elles sont les Vivianes qui donnent la paix, le sommeil de plusieurs siècles dans le palais de cristal ; elles sont les Melusines bienfaisantes dont le corps finit toujours en serpent (c’est ce terrible catholicisme qui veut cette anomalie : la femme même bonne, toujours maudite). — Mais leur temple est bien solide, quoique de fragile aspect ; c’est le cerveau malléable et naïf de l’enfant dont les premières années s’idéalisent de leur vol grêle. L’enfant ! elles le massacraient aux soirs lointains, et avec lui elles forgeaient leur invincible sortilège, maintenant elles regrettent… Et elle le vengent en lui apportant par la voix de la grand’mère ce régal de poésie que le père positif bientôt bousculera. La vieille fée, la méchante, est vaincue par sa jeune et bien-