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LE SATANISME ET LA MAGIE

faisante sœur. Revanche des temps, la Thessalienne d’autrefois, respectée quoique humble, gagne, à la persécution du culte nouveau, de dévêtir sa gaine de démon et de s’envoler ange autour des berceaux.

Le peuple têtu ne cessa point d’espérer en la femme ; les poètes aussi, ces frivoles joueurs de violes, plus sérieux qu’on ne croit — et qui, trouvères ou troubadours, préparèrent sa divinité, en lui faisant avec une rose son auréole.

Ah ! le sacerdoce y met ordre bien vite. Il flaire l’hérésie, pressent Manès avec ses croyances au Dieu Double. « La femme c’est le mal, c’est la passion, le trouble, la mère des hérésies, la sorcière et le sabbat, — c’est Satan. »

Et la guerre commence, effrénée. Les Albigeois, les « Parfaits », les « Croyants », les « Bons-Hommes » sont noyés dans le sang, les Albigeois qui reçurent une initiation filtrée du Temple ; le Midi amoureux, fébrile, bruyant, sensuel, voit dans l’Ève nouvelle : l’Amour, le Saint-Esprit — la Béatrice révélant le ciel. Simon de Montfort répond en brute égorgeuse : « elle révèle l’enfer », et il meurt d’une pierre lancée par une femme. Les Templiers se taisent, tristes et méfiants. Ils sentent bien que cette haine, qui massacre des frères, les menace, inconsciente. Eux, ils dédaignent l’Occident chrétien. N’ont-ils touché les Chamites, là-bas, au Saint-Sépulcre, qui ne leur a appris que la mort du Christ et non pas sa résurrection ? Le Christ nous défend mal, — croisades vaincues toujours, même victorieuses. Le Christ est mort, crachons sur le Christ ; et ils crachent sur le Christ. Le Christ est humble, le Templier est orgueilleux. Il se rend à lui-même le culte que le Christ, homme suprême, rend cependant à son père. L’horrible baiser au dos du Baphomet,