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LE SATANISME ET LA MAGIE

Le motif secret de cette coalition en faveur de la Troisième Personne mystérieuse, c’est que le Paraclet n’est pas seulement l’Esprit, c’est la Mère universelle, toujours refoulée par l’Église, la Mère étouffée par la Vierge, la femme vraie sans fausse honte de sa nature et de ses dons.


III

La femme, la femme ! la femme arrive.

La vengeresse s’est levée.

La voilà : c’est la sorcière du moyen âge, de la Renaissance. Celle que les bûchers et les tortures glorifieront ; trouble certes, abstruse comme la vraie femme, tantôt la Jeanne de Domrémy, tantôt l’abominable Nécato. Elle recueille entre ses bras, contre sa bouche, au fond d’elle-même depuis les dieux lares, jusqu’au bouc émissaire de Moïse, l’Androgyne des Templiers, aussi bien que le Sphinx d’Égypte, le Satan aussi des exorcistes, qui n’est que le cri pourchassé de l’impure joie. Elle est reine au sabbat, traquée et tourmentée, reine qui n’ose avouer sa royauté, la prend quand même, alors que le sorcier, louche, timide, s’enfonce dans ses tanières[1].

Les derniers Albigeois sourient ; ils lèvent la tôte, éparpillés et craintifs. Tiens, la « Bice » (Béatrice, la secte du sud), quoique vierge, a fait des petits, « L’Église coquette » se réveillerait-elle ? Le Pape, « le vieux de l’Ida » a du fil

  1. Toutes les professions se mêlent, tous les surnoms, depuis les grandes dames altières jusqu’à celles d’en bas, celles de la glèbe ou du petit commerce, « la Grosse Bossue », « l’Amoureuse », « la Gardienne du Pont », « la Vieille Charcutière », les plus jolies filles entraînant avec elles le jeune étudiant, toutes, jusqu’aux enfants de dix ans.