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LE ROLE FADITIQUE DE LA FEMME

l’homme de Jésus l’impure hérésie. « Le corps a sa splendeur, le corps est divin, si l’âme y apporte Dieu ; il faut marcher nu (se rappeler les Adamites), tout est chaste pour qui croit ; s’il reste encore du péché dans la chair, que cette chair l’extermine en se ruant au péché… » Doctrines albigeoises, principe de Manès et du Temple qui se retrouvent tout à coup aux lèvres de Gaufridy, de Grandier, et surtout de Girard, de Picard et de Boullé… Madeleine Bavent est le meilleur exemple de la sorcière dans l’Église. Elle dégage, inconsciente peut-être, autour d’elle une atmosphère de sabbat qui corrompt tout. Mais la victoire ne peut plus tarder.

À la fin du xviie siècle la sorcière règne, elle asservit le clergé, terrorise la cour, manque tuer le roi. (Procès de la Brinvilliers.)

Le xviiie siècle la voit rayonnante, installée enfin avec le diadème et la tiare promis par le Tarot, impératrice et papesse, épouse du grand Cophte Cagliostro, prêtresse d’Isis. — Elle fomente la révolution, elle construit l’échafaud, qui revanche son bûcher.


V

Aujourd’hui, son empire grandit encore ; elle se révolte sur tous les points, rêve toutes les conquêtes, erre parfois voulant trop avoir, comme un enfant à qui on aurait longtemps trop refusé. En Amérique, en Angleterre, elle triomphe ; au nord de l’Europe elle s’agite ; en France ou commence à l’écouter. C’est elle encore qui gère et conduit le nouveau mouvement religieux.