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CHAPITRE PREMIER
LES TROIS SATANS


Historique, positif, j’ai dit le mystère inconnu de l’éternelle Église dissidente ; je me suis confiné à l’Occident, ne voulant retenir de l’Orient que les lueurs, volcaniques parfois, qu’il verse sur l’Europe. Tache énorme ! nul ne me garda, sauf une tradition orale tronquée, les lueurs du dernier des Albigeois, anxieux de toujours trop dire ; l’histoire avec ses mille plis et replis en trompe-l’œil, ses événements de premier plan, démesurément grossis, dissimule la foule de ces menus faits, qui, semblables aux jeux de la physionomie, trahissent l’âme beaucoup mieux que les grands gestes préparés d’avance. J’ai étudié la providence de l’ensemble ; maintenant il faut sonder le mystère de l’individu. L’individu est le plus souvent, égoïste, criminel pitoyable, suggéré par le serpent, et le baisant avec des lèvres goulues, pour son horreur, son froid de reptile, sa cauteleuse grâce aussi, sa puissance à mordre, à fuir, à se cacher, à être courbe et aigu.