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LE SATANISME ET LA MAGIE

tant impassibles devant les plus tourmentants problèmes de l’humanité, si imperméables et rassis, représentent le bras aveugle et obstiné de ce Satan, dont le cerveau loge quelques mystiques raffinés, ivres d’intellectualisme personnel.

D’ailleurs nul être supérieur à lui, croit-il ; et voilà bien le sophiste allemand ou égotiste, l’homme d’action américain. À sa science d’occultiste noir et de savant matérialiste, aucune force subtile n’échappe ; il comprend la réalité du monde astral, pratique la suggestion et même la prière comme coagulatoire d’énergies, mais il ne prie que lui. Profitant de cet amour inconsidéré pour l’idéal, dont tout cœur d’homme turbule, lui, infiniment sceptique, exploitera cette croyance innée et perennelle, mais au profit de lui seul ; car lui seul existant, l’Idéal, s’il est, c’est encore lui.

Sa doctrine impie achèvera la synthèse des connaissances. Bientôt il étonnera le monde en prouvant le complexe pouvoir de son esprit. Mais il sera vaincu obligatoirement.

Il croit que son « moi » indigent est l’unique vérité, il crie que l’univers est la proie « du moi », le reflet pâle du « moi » alors que l’univers se dresse devant le « moi » en splendide mystère ; il affirme que Dieu est le mensonge ancien, le vague et fuyant idéal, l’entité scholastique. Pédant puéril, ce Satan n’aura été qu’un jouet de l’illusion devant l’immuable réalité qui le raille. Il ne se sera enivré que du vin frelaté de son orgueil.

En face du Paraclet, source de vie pour les trois mondes, lui l’Infernal Esprit sera terrifié par l’inanité de ses propres